Le rôle central du directeur sûreté dans le continuum de sécurité

Ce texte publié en 2019 sur le Portail de l’IE par Theo Lambert n’a rien perdu de sa pertinence. L’auteur y rappelle les orientations essentielles préconisées dans le rapport parlementaire sur l’évolution stratégique du rôle du directeur sûreté.

« Les directions de sûreté des entreprises sont appelées à monter en compétence, notamment par une meilleure reconnaissance de leur rôle. Le rapport parlementaire "D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale", publié par les députés Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, émet des recommandations concernant la sûreté en entreprise. Le rôle du directeur sûreté deviendrait la clef de voûte de ce continuum.

Statut spécifique

Parmi les propositions, il est mentionné de "conforter le rôle et le positionnement des directeurs de la sécurité dans les entreprises". Cette proposition marque la volonté d’accroître la collaboration public-privé. Ce rapport propose aussi la création d’un statut spécifique, celui de "correspondant sécurité". Il serait l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics en matière de sécurité et sûreté. Cela permet d’instaurer une relation durable et de confiance entre les secteurs public et privé. De plus, les entreprises justifiant d’une activité nécessitant l’habilitation Confidentiel-Défense pourraient en faire la demande pour leurs correspondants afin de pouvoir échanger des informations avec les services publics à un niveau de sécurité élevé. Le rapport propose que chaque correspondant fasse l’objet d’un agrément par le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS).

Investissement d’avenir

Le correspondant désigné aura pour responsabilité de faire remonter aux différents services de l’Etat les informations dont il dispose et les éventuelles problématiques qu’il rencontre. Son recrutement sera facilité par le vivier que représente le Ministère de l’Intérieur et la confiance mutuelle. La voie législative semble pour l’instant ne pas être envisagée pour ces mesures. Reste à savoir si les entreprises joueront le jeu en intégrant dans leurs stratégies de développement qu’il s’agit d’un investissement d’avenir sur le temps long et non d’une ligne budgétaire supplémentaire. »