Télésurveillance et télétravail : une réflexion nécessaire

Aujourd’hui exclus du télétravail, les opérateurs de télésurveillance devraient à l’avenir y avoir accès. Ce ne sera pas simple, mais il est légitime d’ouvrir le débat, estime Vincent Andrin, président de Sotel.

Le métier de télésurveilleur, parfaitement encadré par le CNAPS et l’APSAD, ne permet aujourd’hui aucune possibilité de télétravail. Mais la société évolue : le Covid a laissé des traces, la pression sur les émissions de carbone se fait plus forte, la jeunesse n’a plus la même relation au travail et les recommandations gouvernementales se précisent. L’idée que les opérateurs puissent un jour travailler depuis leur domicile doit être examinée. Les établissements régulateurs de notre profession ne peuvent plus ignorer les difficultés que nous avons à recruter. Faire des kilomètres pour se rendre à la station a un coût. Se lever à 5 heures du matin, perdre du temps dans les transports… cela ne séduit plus les jeunes, qui projettent sur le travail des aspirations nouvelles. Si l’on ajoute à cela d’autres contraintes fortes comme le travail de nuit et de week-end, on comprend aisément le risque de perte d’attractivité de nos métiers auprès des jeunes.

Les réseaux, principale porte d’entrée
Il ne faut pas imaginer, toutefois, que la solution réside simplement dans l’installation d’un poste de travail à domicile et la création d’une liaison. Dans l’immédiat, l’APSAD et le CNAPS doivent prendre plus au sérieux les risques de cyberattaque et imposer des contraintes. Nous pourrons ensuite définir avec les régulateurs ce qui est recevable et ce qui ne l’est pas.
Nous ne devons plus réfléchir comme les rédacteurs de la première règle APSAD, qui s’inquiétaient avant tout de la solidité de murs. Le problème est aujourd’hui ailleurs : il est beaucoup plus facile de s’introduire dans une station en passant par les réseaux informatiques, s’ils ne sont pas bien protégés.