Les formations en question

La création d’un nouveau CQP spécialement pour les Jeux Olympiques est une réponse aux fortes tensions sur le recrutement. Il nous donne aussi l’occasion de formuler quelques propositions sur la formation des agents de sécurité.


Une nouvelle carte professionnelle d’agent privé de sécurité a été spécialement créée pour la surveillance des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. L’obtention de cette carte officiellement intitulée « carte surveillance grands événements » (SGE) ne nécessite qu’une formation de 106 heures, au lieu de 175 heures pour le CQP normal d’agent de prévention et de sécurité. Une nouvelle fois, le CNAPS crée un CQP destiné à répondre à un besoin particulier. Cela avait déjà été le cas pour les transporteurs de fonds, les opérateurs de télésurveillance, les agents de protection rapprochée, les gardiens, etc. En général, ces CQP donnent lieu à un programme de formation d’une durée minimale de 5 semaines, réduite à 3 semaines dans le cas du CQP SGE en raison de la situation exceptionnelle des JO.

Réflexion globale

Une fois la carte professionnelle acquise, aucune formation qualifiante ne vient valoriser l’expérience des plus méritants. Il serait pertinent d’introduire plusieurs niveaux de formation récompensant des compétences de plus en plus avancées. Cela permettrait aux donneurs d’ordre que sont par exemple les banques de juger du niveau de qualification du personnel de l’entreprise soumissionnaire. Une autre solution aux difficultés actuelles de recrutement serait de créer des « auxiliaires de sécurité événementielle » sans formation aussi longue, encadrés par des chefs d’équipes diplômés, le tout beaucoup plus facilement et à moindre coût. Cela limiterait les tensions actuelles pour avoir 17000 agents de sécurité par jour et éviterait de gaspiller les budgets formation de Pôle Emploi, AKTO ou autres, mis à contribution pour financer des programmes de 106h à des personnes qui n’exerceront cette activité qu’une fois dans leur vie.
Il ne serait pas inutile enfin de revoir les formations initiales : toutes intègrent un module commun qui n’a pas forcément d’intérêt pour tous les agents de prévention et sécurité. Par exemple, est-il bien nécessaire à un opérateur de télésurveillance de connaître le livret VI de la sécurité publique ?